Sans lendemain…

J’espère… Assise à la fenêtre, je regarde les gens passer. Ils ne me sourient pas. Ils ne me voient pas. Je n’existe pas. Je sursaute en entendant sa voix. Fragile et faible, je me lève. Je ne sais plus très bien si je rêve ou bien si tout cela est réel. Tout est si perturbant. Les battements de mon cœur qui s’accélèrent et ce vertige qui m’envahit. Des visages m’entourent, s’approchant de plus en plus rapidement du mien. Ils me fixent de leurs grands yeux verts. Une fois collés à mes joues et mon nez, ils disparaissent. Le calme s’installe puis c’est le même cauchemar qui recommence, le même film d’horreur qui défile en boucle. La panique, la sueur, je suis essoufflée. De nouveau, je l’entends m’appeler. Cela faisait si longtemps… Je me raccroche à la poignée qui glisse peu à peu sous mes doigts. La porte s’entrebâille, aucun crissement crispant. Je me dirige vers le fond du couloir. Il fait sombre et froid. Les mains tendues de part et d’autre de moi-même, je m’appuis contre le mur pour ne pas m’écrouler. Sa voix me conduit dans une petite pièce, très peu éclairée et où l’odeur des vieilles choses m’englobe. Des bibelots et des tableaux sont entassés de-ci, de-là. Cela fait bien longtemps que personne n’est venu faire le ménage ici. Je me raccroche à un tabouret et contourne une étagère. Je sens alors sa présence et tombe à genoux sur ce parquet qui grince. Devant moi, ce drap, autrefois posé sur ce grand lit. C’était la belle époque. Je l’ôte et tombe ainsi sur son miroir. Celui devant lequel elle aimait coiffer sa longue chevelure chaque matin. Je m’approche lentement afin d’admirer ses contours. Orné de pierres précieuses, il semble avoir été épargné par la poussière qui était pourtant maîtresse de ces lieux depuis fort longtemps.

Une brise glaciale me hérisse le dos et je constate que je n’apparais pas dans la glace. Mon reflet n’est pas. Une seconde brise me subjugue et je sens mon sang se glacer. Mon visage apparaît alors, détruit par la souffrance qui m’anime. Il se met à sourire sans que je n’en fisse rien. D’un hochement de tête, il m’indique le dessous d’une table dont la nappe atteint le sol. Curieuse, je me penche pour observer. Je ne comprends pas. Je suis là, allongée sur ce sol, humide, les bras croisés sur le torse et les joues creusées. Je me tourne de nouveau vers mon reflet. Celui-ci sourit. Un cri strident perce alors mes tympans. Étourdie, je m’étends sur le sol. J’ai froid. Je sens peu à peu mes membres s’engourdir et mes forces quitter ce corps… Mes yeux se ferment et le vide m’engloutit…

Célia B.

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