Interview Éditions Persée

Chers renardeaux, nous voici de nouveau plongés dans les bureaux d’une maison d’édition. Les Éditions Persée publient de la littérature générale. Distribuées par Hachette Livre, elles ont récemment développé sept collections, certaines étant dédiées à la littérature de genre comme « La Traversée du miroir » (fantastique, fantasy, SF) ou « 9 Millimètres » (policier, thriller). La dernière-née en début 2017 est la collection « Premier Roman », dédiée, comme son nom l’indique, aux premiers écrits de fiction. Elle vient affirmer notre ligne éditoriale basée sur la découverte de nouveaux talents. Aujourd’hui, pour vous, nous avons rencontré Christophe Tourneur qui nous conte son histoire.

    1. Quel personnage de fiction souhaiteriez-vous affronter en combat singulier ?

 
Si je voulais jouer à l’éditeur faussement cultivé, je dirais le comte de Guiche dans Cyrano de Bergerac. En vérité, je souhaiterais affronter Dark Vador, évidemment !

  1. Quel mot vous inspire le plus ?

Difficile…Peut-être « inspiration », justement. Cela ouvre le champ des possibles. Je ne suis pas auteur, même s’il peut m’arriver de créer. Je pars alors rarement d’un mot, plutôt d’une association d’idées qui doit me mener à un objectif précis. Le cheminement de la création vient alors plus facilement, plus naturellement.

  1. Quelles difficultés rencontrez-vous en tant que maison d’édition indépendante ?

Globalement, les mêmes que les plus grandes maisons d’édition en ce qui concerne le quotidien (législation, logistique, relations avec les partenaires, libraires, auteurs, etc.). Ensuite bien sûr, il faut lutter 2, 5, 10 fois plus, parfois, pour obtenir de la visibilité pour un livre, notamment auprès des médias. Le monde de l’édition fonctionne depuis toujours en circuit très fermé. Mais avec beaucoup d’abnégation, de passion et grâce à la qualité et la diversité des créations de nos auteurs, nous parvenons à obtenir régulièrement de très bons résultats.

  1. Vous occupez le poste de responsable éditorial, quels éléments sont déterminants dans vos choix de manuscrits ?

Certains critères de refus ou d’acceptation sont très objectifs. La qualité de l’orthographe et de la syntaxe, par exemple, ou bien le fait qu’un texte rentre ou non dans le cadre de la loi (respect de la vie privée, diffamation, propos haineux, etc.). Pour le reste, tout n’est que subjectivité et ressenti personnel. Un livre, comme toute œuvre artistique, doit provoquer une émotion, quelle qu’elle soit. Si un texte fait réagir, s’il donne envie d’aller plus loin en tournant la page suivante, il a de bonnes chances d’être sélectionné.

  1. Votre entreprise a désormais 11 ans, qu’est-ce qui, selon vous, lui a permis de rester prospère toutes ces années ?

Certainement la fidélité. Celle de nos auteurs, de leurs lecteurs, de nos partenaires. Nous avons par exemple la chance de compter des auteurs qui nous suivent et nous accompagnent depuis la création des Éditions Persée. D’année en année, au fil de leurs publications, leurs communautés de lecteurs s’agrandissent et cela nous permet de regarder de l’avant, avec sérénité.

  1. Pensez-vous que les bloggeurs sont importants dans la promotion de l’édition française ?

Oui et leur importance s’accroît au fil des ans. Alors que certains pensaient, il y a quelques années, qu’il ne s’agirait que d’une bulle éphémère, on s’aperçoit aujourd’hui que le phénomène est profond et durable. Pour une maison indépendante comme les Éditions Persée, c’est évidemment une chance. Nous collaborons régulièrement et depuis longtemps avec des bloggeurs littéraires, ou bien des « Booktubers ». Aujourd’hui, ce type de collaboration fait partie intégrante de la stratégie de promotion de nos nouvelles parutions, au même titre que les relations presse traditionnelles.

  1. Enfin, quelles sont, selon vous, les compétences requises pour diriger une équipe éditoriale ?

J’espère les miennes… Plus sérieusement, tout dépend du fonctionnement de la maison d’édition. Pour notre part, en tant qu’éditeur indépendant, nos équipes sont plus petites que chez les géants de l’édition et nous devons donc développer des compétences transversales. Il est donc important d’avoir à la fois une appétence pour la lecture et une bonne culture générale, mais aussi d’être capable d’avoir une vision marketing et commerciale. Des connaissances de la chaîne graphique sont aussi un atout. En effet, une des premières réflexions survenant lors de la réception d’un manuscrit est «  le projet sera-t-il techniquement réalisable ? ». C’est donc un poste assez polyvalent, qui demande en général d’avoir vécu des expériences dans différents domaines auparavant.

Eh bien ! Que d’informations. J’espère nourrir vos connaissances et vos envies avec ces beaux échanges. À bientôt les renardeaux !

Suite au prochain épisode…

La Sirène Tranchante

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