
Voi che vivete sicuri
Nelle vostre tiepide case,
Voi che trovate tornando a sera
Il cibo caldo e visi amici,Considerate se questo è un uomo
Che lavora nel fango
Che non conosce pace
Che lotta per mezzo pane
Che muore per un sì o per un no.
Considerate se questa è una donna,
Senza capelli e senza nome
Senza più forza di ricordare
Vuoti gli occhi e freddo il grembo
Come una rana d’inverno.Meditate che questo è stato :
Vi comando queste parole.
Scolpitele nel vostro cuore
Stando in casa andando per via,
Coricandovi alzandovi ;
Ripetetele ai vostri figli.O vi si sfaccia la casa,
La malattia vi impedisca,
I vostri nati torcano il viso da voi.
Un texte lourd et magnifique qui implique un devoir de mémoire quant aux atrocités commises durant la Seconde Guerre mondiale. L’auteur, victime des camps, s’adresse à ceux qui vivent paisiblement dans leur chaumière. Il leur demande s’ils considèrent que c’est encore un homme que celui qui travaille dans la boue, qui ne connaît pas la paix et lutte pour un morceau de pain. Il demande si c’est encore une femme que celle qui n’a plus ni cheveux ni nom, plus aucune force de se souvenir, déféménisée, l’œil vide et le sein froid, telle une grenouille en hiver. Il leur demande de se rappeler des atrocités, de les inculquer aux générations à venir. Son message est fort et le poids qui pèse sur sa conscience tout autant.
Un artiste maudit qui n’a pas compris pourquoi s’en être sorti quand tant d’autres ont péri.
Alors… n’oublions pas.
– Hatanna