

Premièrement, accrochez-vous avec Leçons d’un tueur de Saul Black. Il n’y a pas que son nom qui est noir, son esprit l’est tout autant. Le récit commence tout de suite sur un rythme à couper le souffle. Des meurtres tordus et barbares ont eu lieu. Valérie, inspecteur de police, traine cette affaire depuis plusieurs années et se noie désormais dans l’alcool pour oublier ses fautes. Elle a détruit tout ce qu’elle avait, seul son travail lui reste. Alors quand enfin l’amour revient et les meurtres trouvent un semblant d’explication, elle a l’impression de renaître. Mais d’autres en ont décidé autrement. Et qu’en est-il de ces meurtres ? Pourquoi cette jeune fille s’est-elle retrouvée avec un abricot dans le vagin ? Et cette autre avec une grenouille dans une autre partie du corps… À vous de le découvrir. Un thriller prenant et bien ficelé. La moitié du récit enclenche l’enchaînement rapide des derniers éléments et tout va dès lors beaucoup plus vite.
Deuxièmement, Les Roses du Montfort. Suite à une rencontre avec l’auteur, Gilles Laporte, lors d’une dédicace commune, la sirène a eu le plaisir de découvrir ce roman. Il n’entre absolument pas dans le cadre de lecture qu’elle a habituellement mais cela fait du bien de changer d’air. Ce roman nous plonge dans une France maltraitée par la guerre, peu avant et pendant la Première Guerre mondiale. Une famille lutte contre le phylloxéra, bestiole proliférante qui en veut aux vignobles. Parallèlement à cette problématique agricole, une jeune fille se retrouve seule, entourée malgré tout de ses parents, pour élever son enfant. Ainsi, maltraitance, violence, amour et perdition sont au rendez-vous. Et la guerre vient bien vite assombrir davantage encore le tableau.
L’écriture de l’auteur est fluide, parsemée de culture G et d’Histoire, fort intéressant. On découvre les Vosges, lieu d’où vient Gilles Laporte, son passé et ses spécificités. C’est un roman riche qui fait voyager dans le temps et l’espace et promet un agréable moment d’évasion et de repos. Merci.
Troisièmement, Bernhard Schlink avec son célèbre Liseur. La sirène ignorait tout du contenu de ce titre et fut agréablement surprise. Un roman intense et atypique. Un homme fait la lecture à une femme l’ayant aidé alors qu’il était malade. Elle est plus vieille que lui mais l’attire désespérément. Il n’a que 15 ans mais s’apprête déjà à découvrir la vie et les sentiments d’adultes. Finalement, elle disparaît, laissant en lui un vide qu’il ne comblera jamais. Il la retrouvera cependant des années plus tard…
Un drame poignant lié à ceux de l’Histoire. Un amour adolescent peut finalement détruire un avenir et un futur, rompant chaque fibre nerveuse reliant le cœur au cerveau et à la raison. Plus de sentiment, plus de remord. Une vie terne et nauséabonde qui tourne rapidement à une nostalgie dépressive. Le personnage du liseur est un brin mélancolique et entraîne le lecteur dans son rêve éveillé d’un amour passé impossible à oublier. Et pourtant, quand vient l’instant des retrouvailles, un mouvement de recul se crée. Sera-t-il prêt à ressauter ?
Enfin, quatrième et dernier titre de cette sélection du mois, Secrets barbares d’Isabella Viviani. Une magnifique rencontre avec l’auteure qui signe ce roman auprès d’Hatanna Éditions. La sirène en est d’autant plus heureuse. C’est un roman très court mais particulièrement poignant car traitant d’un sujet épineux qu’est la maltraitance d’une mère sur ses filles. Béatrice est sur le point d’avoir un enfant et souhaite le couver de tout son amour, un amour dont elle a cruellement manqué. Elle sort dans la rue faire une balade et rencontre de nombreux types de personnes différentes, cela occasionne à l’auteure le plaisir de développer quelques parallèles à l’histoire en mettant en avant la personnalité de certains êtres. La structure est surprenante mais la lecture fluide entraîne le lecteur vers des secrets bien enfouis, des secrets barbares. La bande annonce est à découvrir sans plus attendre !
Sur ce, la sirène vous laisse du bout de sa plume,
À très vite,
Hatanna