Farewell

txt_farewellCroire en elle était le plus bel hommage qu’elle pouvait lui rendre. Et la plus belle revanche qu’elle pouvait prendre sur la vie. Celle-ci n’avait pas toujours été tendre. Mais dans le fond, pour qui l’est-elle vraiment ? Il paraît que la vie est belle. Elle l’est. Il suffit simplement d’ouvrir les yeux. [Elle décida de les fermer.]

Elle pose son stylo sur le bureau. Elle lève les yeux et regarde le pot plein de crayons. Ses dernières pensées lui sont adressées. Maintenant elle peut partir se reposer. Elle s’appuie sur le bureau pour se relever mais sa main glisse. Elle s’affale sur le sol, froid. Elle se met sur le dos. Une larme roule au coin de ses yeux. Elle sent une vague d’apaisement l’envahir. Elle soupire de soulagement bien que l’eau salée assaille désormais son visage. Elle ne cherche même pas à se relever. À quoi bon ? Ici ou là-bas, ce sera le même résultat. Elle sourit. Une de ses mains vient caresser son front et attrape une mèche de cheveux. Un sourire se dessine peu à peu sur ses lèvres. Elle tente de détendre chacune des parties de son être. Elle essaye de se laisser aller. Finalement, ce ne devrait pas être si compliqué. Elle tait ses pensées. Ferme la porte de ses rêves calcinés. Erebe s’immisce lentement dans la dernière qui est entrebâillée. Elle le laisse entrer. Elle veut bien de lui comme dernier cavalier. Cette danse sera douce et voluptueuse.

Un spasme la parcourt. Sa gorge se noue. Ses jambes sont étendues sur le sol, molles. Elle ouvre à peine la bouche. Un mot souhaiterait sortir mais il n’y parvient pas. La sortie semble bien trop éloignée. Il ne peut l’atteindre.

Sa tête roule lentement sur le côté. Elle tente de l’apercevoir. Sa joue touche désormais le parquet. Il gît tout près. Qu’a-t-elle fait ?

Son regard descend jusqu’à sa main encore serrée. Le flacon est vide. Elle libère peu à peu ses doigts, laissant rouler sa prise.

Elle fixe désormais le plafond. Un dernier sourire au coin des lèvres. Une dernière larme qui éclabousse le parterre. Finalement, la voilà la dernière cavalière. Ses yeux se ferment. Elle aura su y mettre un terme.

« Farewell » – Apocalyptica

Célia B.

 

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