Sélection d’Hatanna – Septembre 2020

Hellow tout le monde !
Hmm… vous sentez cette odeur de mort ? Cette odeur de fête macabre qui avance à grands pas ? C’est bientôt Halloween ! Et pour l’heure, la Sirène vous a préparé une petite sélection de livres particulièrement trash et dérangeant. Public sensible s’abstenir, voire même, moins de 18 ans s’abstenir. Ce n’est pas la Sirène qui le dit, seulement la quatrième de couverture des contes interdits…

Débutons avec une série de romans parus au sein des éditions Ada, au Québec. Une réécriture des contes de notre enfance de manière plutôt… dérangeante. Premièrement, La Petite Sirène de Sylvain Johnson. Avez-vous déjà imaginé une petite sirène née sur terre ? Des parents normaux, mais une déformation de naissance. Des jambes jointes. Une mère morte en couches, un père qui abandonne, un cirque qui récupère. Une beauté sans pareil qui fait des envieux et de vieux pervers qui payent des pots-de-vin pour satisfaire leurs pires besoins. Aaah… cette petite sirène-là n’a pas vécu dans un château. Elle a certes une belle voix qui charme, mais cela ne la sauvera pas. Elle et son ami à pinces de homards vont finalement parvenir à s’enfuir. Il semble qu’une certaine dame au physique peu commun puisse l’aider. Mais un supplice vaut-il mieux qu’un autre ?

Satisfait ? Attendez donc de voir ce qui vient. Les Québécois ne font pas dans le soft. Poursuivons avec Blanche-Neige de L. P. Sicard. Émilie se réveille dans un hôpital psychiatrique. Elle ne se souvient de rien. Pourtant, quand le docteur ferme la porte derrière elle, un sentiment de malaise l’envahit. Ce n’est qu’après la piqure et la sensation de ses vieilles mains sur son corps qu’elle comprend que ce n’est pas la première fois. Pourtant son cerveau se refuse au souvenir. Avec l’aide de Thomas, un infirmier, elle va prendre la fuite. Bravant la forêt, les arbres la guident jusqu’à un sombre manoir. Des choses terribles s’y sont passées. À qui sont ses photos sur les murs ? Et ses instruments de tortures sexuelles dans les tiroirs ? Bien vite, la maison semble parler à Émilie qui est comme prise d’hallucinations. Les meurtres s’accumulent sans que son cerveau arrive à suivre. Serait-ce un coup de la sorcière ?

Attention, cela va empirer avec les derniers… Suspens.
Maintenant, Peter Pan de Simon Rousseau. Tout le monde connaît Nerverland, les enfants perdus, le capitaine Crochet… Dans cette version on a tout. Le Capitaine Crochet est un inspecteur de police qui a réussi après une longue bataille à mettre sous verrous le Crocodile, psychopathe cannibale tueur en série qui n’est pas parti sans rien puisqu’il lui a pris sa main. Wendy, Michel et Jean ont été recueillis après plusieurs foyers par une mère adoptive inquiète lorsque les trois disparaissent. Peter Pan les a conduits sur Neverland où il prend un malin plaisir à créer une nouvelle drogue, la Poussière, à l’aide de son ingrédient secret. Quant à Clochette… hmm… la Sirène ne va peut-être pas trop vous en dévoiler non plus. Alors, tenté ?

Enfin, passons à deux réécritures du Petit Chaperon rouge. Tout d’abord, Le Petit Chaperon rouge de Sonia Alain dans la continuité des contes interdits. Avec Peter Pan, sans doute l’un des pires sexuellement parlant, et d’un trash au-dessus des autres ! La Sirène en a éprouvé certaines douleurs physiques à la lecture, c’est dire ! Visualisez donc une jeune fille tsigane qui vit chez sa grand-mère dans la forêt suite au meurtre de sa mère. Un jour, des monsieurs viennent tuer la grand-mère qui a trop fouillé et perdent la trace de la gamine, sauvée par son loup de compagnie. Une seule idée dès lors ; la vengeance. En grandissant, la jeune fille prend le surnom de la Louve et entre dans un club très fermé. Elle fait sa place, attendant le bon moment pour agir. Elle entraîne alors le premier dans sa chambre, vêtue de sa cape. Elle le laisse satisfaire ses sordides besoins avant de faire couler son sang. Un de moins. Plus le récit avance, plus les scènes sexuelles sont violentes et choquantes. Il en va de même pour les mises en scène des meurtres. Une femme va relier la Louve à l’enquêteur de ces meurtres. Quel est donc son secret ? Un récit prenant qui n’a rien de charmant.

Et enfin, plus soft mais néanmoins déconseillé aux moins de 15 ans ; Rouge de Pascaline Nolot. Ouaw ! Encore une belle réécriture du conte de notre enfance. Qui soit dit en passant n’avait rien de tendre dans sa version originelle. En revanche, tout comme dans le précédent roman, le loup se lit d’une amitié forte avec le chaperon rouge.
À Malombre, une enfant est née d’un adultère entre une femme et le diable. Elle porte sa marque, une boursouflure immonde au coin de l’œil et une tâche vermeille en plein milieu du visage. Elle se nomme Rouge. Humiliée et bafouée par tous les habitants du village, Rouge a pour seul allié Liénor, un garçon magnifique dont la mère est surprotectrice. À ses premiers sangs, le village pousse un grand soulagement. Rouge va enfin quitter le village. La sorcière va venir réclamer son dû. Serait-ce une délivrance pour la jeune fille qui jusqu’alors n’a connu que mépris ? Ou bien cette malédiction qui la transforme en Bannie ne va-t-elle qu’empirer sa condition ? Un récit palpitant dont on ne veut rater aucune miette. De révélation en révélation, le lecteur est pris dans les branches de Bois Sombre dont il ne peut s’échapper. C’est un très bon roman qui, au travers de toute l’horreur énoncée, est une ode à la tolérance.

En espérant que ces délicieux horribles romans vous aient donné envie,
Belle découverte et à très vite !

Hatanna