La Guerrière des Claparèdes – Célia B.

Prologue

Une cuirasse à terre. Des corps qu’on enterre. Elle regarde fièrement le résultat de son dernier coup d’éclat. Ses cheveux humides collent son visage. Ils sont assortis d’un mélange de boue et de sang. Elle se sent apaisée. Sa lame vient de se gorger. Elle la range aux côtés de son bouclier. Ses mains sont douloureuses. De multiples entailles les assaillent. Elle essuie le coin de ses lèvres gercées par le froid. Assouvir ses pulsions, il n’y a finalement besoin de guère plus pour être heureux.

En des temps reculés et anciens, les dieux avaient pour seul loisir le combat. Faire la guerre les divertissait, nul besoin de raison. Et cet Art n’était pas réservé qu’aux hommes. Certaines femmes excellaient même dans ce domaine. C’était le cas de la première reine des Amazones. La seule qui parvint à rassembler ce peuple et à les unir. Une femme si sûre d’elle que rien ne l’effrayait. Chaque terrain devenait le sien du moment qu’elle le foulait. Même les grands plateaux ne pouvant la dissimuler face à ses assaillants lui étaient favorables. C’est ce qui fit sa force et renforça la crainte de ses adversaires. De nombreuses cicatrices jalonnaient son corps. Elle fonçait toujours et n’envoyait jamais ses guerrières seules. Elle était généralement en première ligne, ne témoignant d’aucune pitié. Son bouclier la préservait de quelques coups et ses épées fendaient les chairs. Des champs de désolation, aucun survivant. Elle aimait se retrouver seule face à son œuvre. Massacrer la galvanisait. Elle se posait ainsi, observant l’horizon et le coucher de soleil, les pieds baignant dans une mare de sang.

Elle avait néanmoins parfois besoin d’un peu de repos. Elle trouvait alors refuge dans la région qui la vit naître. Celle qui sent bon la lavande et où les cigales chantent quand il fait chaud. Elle aimait se perdre dans cette nature odorante qui lui permettait de se sentir chez elle. Ce lieu se nommait les Claparèdes. Et elle se nommait Orhiane.


Des combats, il en existe de toutes sortes. Et bien que certains n’en aient pas besoin, d’autres ont des raisons de souhaiter la mort.

Il la regarde par le trou de la serrure. Ceci dit, il n’a pas vraiment besoin de ses yeux pour comprendre ce qu’il se passe de l’autre côté de la cloison. Les bruits parlent d’eux-mêmes. Les cris de sa femme sont si intenses qu’on les dirait faux, poussés à l’extrême. La simulation n’était pourtant pas son fort la nuit dernière. Il comprend mieux pourquoi elle n’éprouvait pas beaucoup d’enthousiasme. Elle a su trouver mieux, encore. Quand parviendra-t-il à ne plus pardonner ? Ce n’est pas comme s’il ne savait pas. Il sait et, pire encore, il en a la preuve. Au diable cette foutue règle des premières fois qui sont censées vous unir à jamais. Il n’en a cure. Ce qu’il aimerait c’est lui faire payer tous ces coups bas, tous ces affronts. Ce n’est plus des cornes qu’il a. Ce sont carrément des défenses.

Les voir ne lui procure aucun plaisir mais il se dit qu’ainsi, peut-être, l’image de son épouse sera ternie. Il aimerait la voir tel le démon qu’elle est réellement. Il aimerait tant la détester pour ce qu’elle lui fait subir chaque nuit, chaque jour. Il la voit ainsi chevaucher ce nouvel étalon. Il grave en mémoire chacun de ses traits. Pour ce qui est de son cas, aucun doute là-dessus, il saura trouver la torture idéale. Foutu guerrier ! Dieu de la puissance ? Tu parles ! Le dieu de la forge rumine. Il jure intérieurement. Ce qu’il faudrait c’est que sa femme tombe enceinte. Comme ça il aurait tout loisir de nourrir sa colère contre l’enfant. Il pourrait ainsi l’atteindre par le biais de sa progéniture. Une vengeance parfaite ! S’il ne peut se défaire de son aimée, il trouvera le moyen de la faire souffrir autrement. Et il connaît la déesse idéale pour l’aider à tendre ce piège. Elle saura comment procéder. Après tout, avoir un bébé n’est pas si compliqué.

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Tyserem – Célia B.

Prologue

À longueur de temps, les gens se questionnent sur la vie, sur leur avenir, sans jamais cesser de vivre dans le passé. Ils aiment se triturer les méninges et ont énormément de mal avec les éléments qu’ils ne comprennent pas, que ce soit au niveau de l’éthique, de la sexualité ou des pratiques de celles et ceux qui les entourent. C’est donc dans cette conjecture de rejet que nul être ne se penche réellement sur la question d’un double. Un être à l’opposé de soi. Un être qui se baladerait sur les grandes plaines d’un monde parallèle.

Les parents ! Quelle magnifique invention pour ceux qui en ont. Ces êtres dotés d’une emprise remarquable sur leur progéniture mais qui en usent parfois à l’abus. On entend tellement d’histoires répugnantes à leur sujet ; un enfant congelé, un enfant violé, toutes ces horreurs qui à l’heure actuelle semblent beaucoup trop courantes. Non mais sans rire, si vous faites des gosses c’est pour les aimer, pour les chérir, pas pour les jeter dans une benne à ordures. Nombreux sont ceux qui rêveraient d’en avoir. Malheureusement, la nature en a décidé autrement, les privant du privilège d’enfanter. C’est terrible pour une mère qui aime ses enfants d’entendre pareilles atrocités. Alors imaginez celle qui ne peut connaître cette joie et qui en voit certaines piétiner cette idée même.


Les parents sont censés être là pour leurs enfants, les soutenir, être présents pour les premières fois, pour les exploits, mais aussi lors des échecs. Ceux sont les guides, ceux qui nous permettent d’avancer. Alors, comment grandir avec une mère disparue et un père inconnu ?

Karen Destot, tel est le nom que l’on me donne. Jeune fille en apparence ordinaire, presque banale. Une bonne éducation, une vie d’adolescente comme toutes les autres avec ses abus et ses coups de blues. Quelques phrases bateau et voilà, le tour est joué. Imprévisible, c’est ce qui semble me définir. Les gens qui m’entourent ont beaucoup de mal à me cerner. Quant à mes parents, mon père demeure inconnu au bataillon depuis de nombreuses années et j’ai perdu ma mère il y a de cela deux ans. Une explosion a eu lieu alors qu’elle enquêtait sur un meurtre dans une usine près de chez nous. Son travail de médecin légiste la catapultait parfois dans des situations quelque peu délicates. Et sa famille passait toujours au second plan. Je n’ai jamais passé de longues soirées à ses côtés à l’écouter me raconter des histoires ou à apprendre à la connaître davantage. Non, rien de plus qu’une simple fille qui connaît sa mère en la croisant tous les jours lorsqu’elle part au travail. Il lui arrivait même de ne pas rentrer du week-end. Mais elle n’est pas la seule dont le métier a coûté la vie. Sarah, Marie et Elly ont également perdu leur mère ce jour-là. Respectivement inspectrice, avocate et journaliste. Pénélope Molipet, Gabrielle Bano et Anna Sali avaient elles aussi connu une fin tragique.

Cet événement marquant a indéniablement resserré les liens qui nous unissaient. Amies depuis déjà plusieurs années, nous n’aurions jamais pu imaginer la direction que prendraient nos vies après cela. Du jour au lendemain, nous nous sommes retrouvées à vivre ensemble, sans parents, avec pour seul mentor ma grand-mère adoptive – une amie proche de mes parents que j’avais toujours considérée comme telle. À croire que nos mères avaient tout prévu. Nous héritions d’une somptueuse villa et ma grand-mère adoptive devenait pour chacune de nous le tuteur légal, les filles n’ayant pas davantage de figure paternelle. Elle ne vivait pas avec nous mais était là en cas de besoin. Pourquoi pas un orphelinat ? Une émancipation anticipée ? Nous ne nous étions jamais vraiment posé la question. Ce rythme de vie nous allait bien. Au final, c’était un peu comme une grande colocation. Nous étions libres et je pense que c’est ce que nos mères désiraient. Une liberté sans faille. On se demande bien pourquoi !

Bien qu’autonomes, nous n’avions que 15 ans lorsque le drame survint. Vivre avec des courants d’airs forge le caractère, j’imagine. L’accommodation à ce nouveau mode de vie fut donc rapide. Sans compter que nous avions l’habitude de passer des semaines entières chez les unes ou chez les autres, ce qui facilita la cohabitation. Étant quatre jeunes filles en effervescence, nous nous étions instaurées des règles relativement souples. Nous n’étions pas là pour nous prendre la tête mais simplement pour paraître plus ou moins normales aux yeux des autres qui ignoraient tout de notre histoire. Il y avait Sarah, la calme, la réservée. Jamais un mot plus haut que l’autre. Toujours dans la norme. Classe et discrète. Un corps menu, un teint pâle et des cheveux châtains, presque banale. Elle sortait avec mon meilleur ami et ensemble ils formaient le couple parfait. Ça en devenait presque ennuyeux. Puis il y avait Elly. Un tempérament de feu et des idées bien arrêtées. Une âme d’artiste, l’appareil photo à la main à la moindre occasion, elle passait quand même le plus clair de son temps avachie dans le canapé à regarder des séries. La flémingite aigüe l’avait assaillie. La procrastination était dès lors devenue sa devise. Elle avait plutôt une allure rock’n roll avec sa tignasse d’encre et son trait d’eyeliner sur les yeux. Ses ongles étaient quasi toujours vêtus de sombre. Elle aimait ça ; passer pour la gothique du bahut. Et enfin, il y avait Marie. Ah Marie ! La déesse de la mode. Une vraie bombe. Une chevelure dorée à vous éblouir, un sourire ravageur, et des tenues toujours parfaitement ajustées à ses formes particulièrement généreuses. La nature était bien faite, comme elle avait coutume de nous le rappeler. Elle ne jurait que par la mode et gare à celle qui sortirait dépareillée en sa présence. Quant aux garçons, ils tombaient tous comme des mouches. Un aimant à mecs ! Et si elle était dans les parages, il était inutile d’espérer attirer le regard d’un des spécimens. Ils ne voyaient qu’elle.

Cette expérience nous a fait grandir plus vite que d’ordinaire. Chacune avait ses propres traits de caractères mais les assumait et acceptait ceux des autres. À la fois déjantées et sérieuses, l’idée de départ restait de nous fondre dans la masse. En tout cas, c’était la mienne. Pour les autres, je ne pouvais en être certaine. Attirer tous les regards sur nous n’était pas vraiment le bon plan. Je n’avais guère envie qu’un inspecteur de la Ddaas vienne nous récupérer pour nous dispatcher sur le continent. Je parvenais parfois tellement à faire comme si je n’existais pas qu’on ne s’apercevait de ma présence qu’en fin d’année. La fille invisible et ses secrets, ses mystères.

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Sa dernière soirée…

Elle se rattrapa à une branche. Ses bottines glissaient sur le verglas qui recouvrait déjà la majeure partie du sol. Il était tard. Nullement impressionnée, elle décida de continuer sa route. Ce ne fut que quelques pas plus loin qu’elle sentit de nouveau son équilibre lui jouer des tours. Chance ou destin, allez savoir, mais peu importait, il l’avait aidé. Quel gentleman ! Elle n’en revenait pas. Elle que pourtant tout le monde fuyait et délaissait. Il l’avait saisie au bras, la sauvant d’une douleur postérieure intense. Elle leva la tête et croisa son regard. Tendre, doux, plein de compassion, un regard qui la fit automatiquement craquer. Elle si simple, si invisible… Il l’aida à avancer jusque sous un arbre où le verglas ne s’était, semble-t-il, pas encore aventuré. Elle restait muette devant tant de générosité.

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Être le même tout en étant différent…

Les voir, si proches et pourtant si distants. Une fine couche de plâtre les sépare et pourtant on croirait que cela représente un continent entier, un monde. Un fossé se creuse entre eux. Deux êtres qui s’aiment si fort qu’ils s’en détestent au point de ne plus voir la passion qui les dévore. Ce désir est si profond qu’il les rend aveugle de leur amour. Ils ne partagent plus rien, se croisent à peine et ne prennent même plus la peine de se saluer. Ils se regardent mais ne se voient plus. Où est donc passé cette envie du début ? Cette attirance qui faisait naitre en eux ce plaisir charnel…

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Bookember

Hellow tout le monde,

Aujourd’hui votre Sirène Tranchante va vous parler d’un événement un peu particulier ! Car malgré le confinement, son cerveau déborde d’idées ! Parlons donc de son projet de défi national : Le Bookember ! Après le movember, le bookember. Et si vous ignorez ce qu’est le movember, votre moteur de recherche sera votre ami ahah ! Lire la suite

C’est Noël !

plume_st_tysNoël approche à grands pas ! Vos cadeaux sont-ils prêts ?
Afin de vous remercier pour votre soutien, la Sirène vous offre deux cadeaux !
Une dédicace pour l’achat de l’un des titres de Célia B. avec le code « dedicace« . Ainsi qu’un cadeau réalisé par les soins de la Sirène pour l’achat de deux ouvrages papiers avec le code « noel19 » ! C’est maintenant ! Seuls les premiers seront chanceux !
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La Légende de la Sirène Tranchante

COUV_STfaceHellow tout le monde !

Article exceptionnel aujourd’hui pour vous dire que l’ebook de La Légende de la Sirène Tranchante est enfin disponible. Il faudra en revanche attendre la fin du mois pour obtenir la version papier.

Il est possible de se procurer l’ebook sur notre site Internet qui est encore en cours de finalisation ou bien en nous envoyant un message à l’adresse suivante : contact@hatanna-editions.fr
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