Sélection d’Hatanna – Juin 2021

Hellow tout le monde !

C’est parti pour une sélection du mois tout en  BD ! Prêts ?

Tout d’abord, commençons par Peau d’homme d’Hubert (scénario) et Zanzim (dessins). Cette BD est absolument géniale ! Le dessin peut freiner au départ mais le scénario permet de passer bien au-delà ! Une jeune femme est sur le point d’épouser un jeune homme. Pourtant elle ne connaît rien de lui, et cela était monnaie courante à l’époque. Par chance, sa famille a en sa possession une peau d’homme. Un bien fort utile quand il s’agit de changer de visage afin d’apprendre à connaître son futur aimé. Mais est-elle prête à découvrir ce qu’elle s’apprête à découvrir ? Elle cache peut-être son apparence véritable, mais est-elle la seule ? On se laisse totalement emporter par ce récit qui innove et met en exergue la liberté de cette jeune femme et la possibilité pour un couple de s’épanouir à partir du moment où on se fiche totalement de ceux qui nous entourent.

Poursuivons avec une BD tout aussi géniale ; Anaïs Nin de Léonie Bischoff. Fantastique ! La Sirène Tranchante connaissait seulement le nom de cette personnalité sans pour autant savoir ce qu’elle avait accompli. C’est désormais chose faite. Attention néanmoins à ne pas laisser cet ouvrage entre les mains d’êtres innocents. La vie d’Anaïs Nin est plutôt libérée, un brin sulfureuse même. Ceci dit, rien à voir avec la bande dessinée Les Filles perdues d’Alan Moore. Pour en revenir à notre protagoniste, elle évolue dans le Paris des années 30. Écrivaine, elle est mariée à un banquier et sa vie semble au départ bien monotone. Elle va néanmoins faire la rencontre de plusieurs personnes qui vont lui permettre de s’épanouir dans sa vie personnelle, professionnelle et surtout sexuelle. On dirait parfois même qu’elle ne se rend pas compte de ce qu’elle fait, un peu comme si elle rentrait en transe. On va également découvrir une partie de son enfance et une relation avec son père pour le moins dérangeante…

La BD qui suit est également spectaculaire ! Un bijou de culture G ! Nellie Bly, ça vous dit quelque chose ? Peut-être seulement de nom, comme pour la Sirène Tranchante au départ. Eh bien dans l’ouvrage Nellie Bly de Virginie Ollagnier et Carole Maurel il est question de cette femme remarquable ! Jeune journaliste, elle décide de se faire passer pour folle afin d’intégrer l’asile Blackwell. Elle y parvient sans mal et nous montre ainsi l’horreur de ce lieu où les femmes sont enfermées non car folles mais car pauvres ou dérangeantes aux yeux de la société. Elles sont atrocement traitées par le personnel et les médecins ne daignent même pas les ausculter. Normal, elles ne sont pas malades. Le parcours de cette femme est remarquable. Elle s’est indignée de la condition de ses congénères et a eu raison de certains combats qu’elle a eu le cran de mener. C’est un exemple de force et de volonté, car mû par ses idées, elle a su faire entendre sa voix.

Enfin, parlons de L’Homme sans sourire de Stephane Louis et Stephane Hirlemann. Quelle claque ! Cette sorte de fable très sombre est carrément marquante ! La Sirène en a gardé les images en tête pendant un moment ! Et les perspectives des dessins sont si réalistes qu’elle crut à plusieurs reprises l’avoir vu sur écran plutôt que lu sur pages. Un travail impressionnant ! Quant à l’histoire… elle est très sombre. Dans ce royaume, seul le roi et ses sujets juchés sur une haute tour ont le droit de rire et de sourire. Si vous enfreignez la loi, vous autres situés en bas, vous aurez les joues coupées à jamais afin que la royauté soit certaine de ne jamais vous voir sourire de nouveau. Quant à ce qui se passe en haut, tout n’est pas aussi rose qu’on le croit. Le roi a certes l’unique droit absolu de rire, il n’en est pas pour autant heureux. Et son frère convoite le trône. Parviendra-t-il à l’obtenir ? Ce conte est en réalité sans réelle fin. Car peu importe qui est au pouvoir, quelqu’un d’autre désirera sa place. Et le plus terrible, c’est que cette métaphore peut en fait nous permettre de remettre certaines choses en perspective. Une BD donc dérangeante, perturbante, bien construite et déroutante.

La Sirène Tranchante s’arrête là pour aujourd’hui, en espérant vous avoir donné envie d’en apprendre davantage sur certains titres, voire tous !

À très vite !

Hatanna