Interview Éditions Wildproject

Chers renardeaux, nous poursuivons aujourd’hui notre voyage dans le sud avec Wildproject, maison d’édition située à Marseille. Spécialisée en écologie, en particulier dans sa dimension philosophique et littéraire, elle a été créée en 2009. Elle compte désormais 50 titres publiés avec une moyenne actuelle de 10 titres par an. Écoutons attentivement ce que Baptiste Lanaspèze a à nous en dire.

  1. Quel auteur vous a donné envie de poursuivre dans cette voie ?

Je ne peux pas dire qu’un auteur en particulier soit à l’origine de mon désir de devenir éditeur. C’est plutôt l’envie d’écrire qui m’a amené à l’envie d’accompagner les auteurs dans l’écriture. Mais s’il y a un auteur qui a joué un rôle important pour déclencher la création des éditions Wildproject, c’est l’essayiste et écrivain américain David Quammen, qui m’a invité en 2003 à venir pêcher la truite dans le Montana, et qui m’a dévoilé un grand nombre d’auteurs que j’ai par la suite publiés en France.

 

  1. Qu’est-ce qui vous motive à toujours chercher la perle rare ?

C’est une bonne question car le métier est difficile, et parfois je me demande aussi ce qui me pousse à continuer au-delà des motivations « vulgaires », j’entends, qu’on ne peut jamais entièrement éliminer (l’espoir d’un gain économique, l’idée d’un accroissement de notoriété en publiant tel auteur…). Mais ces motivations ne suffisent pas, selon moi, à expliquer la passion qu’on met dans ce métier ardu à tous égards. Il y a autre chose, par-delà tout ça, et je me range ici à ce que dit Paul Veyne, il y a un mobile plus secret, plus profond, plus simple, très sous-estimé : c’est parce que c’est intéressant de publier des livres.

 

  1. Comment réalisez-vous votre sélection face aux manuscrits que vous recevez ?

Il y a une masse de manuscrits qui arrivent sans aiguillage : l’auteur ne sait pas qui vous êtes, ce que vous faites, et il vous envoie un texte uniquement parce qu’il est désespéré de trouver quelqu’un et s’en remet à la chance. Ça c’est facile à trier.

Il y a à l’inverse les manuscrits qui émanent d’auteurs qui ont compris en profondeur votre projet éditorial, en partagent les grandes lignes, et veulent être publiés chez vous. Dans ces cas-là, ça marche souvent ! Le dernier exemple, magnifique, de ce cas de figure, est Les Diplomates de Baptiste Morizot, un grand livre, couronné de succès.

Il y a, entre les deux, une foule de manuscrits de qualité, qui pourraient avoir leur place dans votre catalogue, mais qui ne sont pas assez forts au plan éditorial, ou pas assez rassurants au plan commercial (auteur encore inconnu, sujet ténu, pas d’angle saillant…). Ceux-là, on les décline, en mentionnant toutefois les réelles qualités. Mais un texte bon n’est pas nécessairement un texte qu’on se sent la force de publier. Pour se lancer dans une publication, il faut à la fois une forme d’excellence éditoriale et l’idée d’une viabilité commerciale, autant qu’on puisse l’imaginer.

Enfin, il y a les livres traduits de l’étranger (souvent de l’anglais) ; ceux-là en général sont ceux sur lesquels je tombe ou que mon comité éditorial ou amis me signalent.

 

  1. Que pensez-vous du numérique et de sa place sur la marché ? Pensez-vous qu’il supplantera le format papier ?

Pour l’instant, nous ne croyons pas encore assez à son développement imminent pour mettre en place une politique d’ebooks systématique. Nous y viendrons, mais pas dans l’immédiat.

 

  1. Êtes-vous plutôt partisan des réseaux sociaux ou des journaux ?

Parmi leurs différents avantages, les réseaux sociaux permettent de relayer des articles de qualité parus dans des journaux ou revues peu connus.

 

  1. Quelles sont vos sources d’inspiration concernant la réalisation de vos couvertures ?

Un impératif : la fraîcheur !

 

  1. Si vous deviez faire vos bagages et partir dès demain, quelle serait votre destination ?

Plusieurs possibilités : Tunis, Mumbai, Beirut, Harlem… Bref, une grande ville sexy et cosmopolite au bord de la mer ! Selon ces critères, Marseille reste pour le moment une excellente destination.

 

  1. Si vous étiez un verbe, lequel choisiriez-vous ?

Sans doute un verbe incarné, ou verbe « fait chair » !

J’espère de tout cœur que cet entretien vous a permis de connaître un peu mieux cet univers merveilleux qu’est celui du livre et de sa création.

 

Suite au prochain épisode…

La Sirène Tranchante

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